Jiayuguan… j’ai mis très très longtemps à arriver à me souvenir de ce nom… vous ne trouvez pas que c’est difficile à prononcer JI-A-YU-GU-AN? Ce mot n’a réussi à rentrer dans ma tête qu’une fois arrivée sur place…
Première impression en sortant de la toute nouvelle gare de train grande vitesse: une ville formée de toute pièce (grâce en partie à la présence d’une énorme usine d’acier) en plein milieu du désert avec tout ce que la Chine a de démesure (et de comportement totalement non écologique) par exemple un tout nouveau parc d’attraction à la DisneyLand ou encore une petite piste de ski (il fait très froid dans ce désert l’hiver…).
Je n’étais pas démontée pour autant . Je m’arrêtais à Jiayuguan non pas pour ce qu’elle était devenue mais pour ce qu’elle avait été : une petite ville garnison à l’entrée du corridor de Hexi, une ville frontière d’où la Chine contrôlait les tentatives d’invasions barbares, une ville qui a longtemps marqué la frontière de l’Empire chinois car après Jiayuguan vous étiez en territoire étranger livré à vous-même chez les barbares.
On a de la chance car les restes de cette époque ont été plutôt bien conservés en particulier le fort et une partie de la muraille.
Le fort de Jiayuguan : 80% d’époque
Ce fort est tellement bien conservé que je me suis demandée si j’avais vraiment affaire à un fort construit durant la dynastie Ming (au XIVième siècle)… et bien oui à au moins 80%. La légende qui entoure la construction de ce fort est très connue en Chine : pour ne pas gâcher, l’architecte de l’époque devait calculer le nombre exact de briques nécessaireS à sa construction sous peine de mort (ben oui on ne rigolait pas à l’époque). Il en compta une de trop… panique à bord jusqu’à ce qu’il trouve une solution: la brique restante fut posée sur une porte d’accès à un endroit impossible à atteindre… on ordonna bien de l’enlever mais sans pouvoir y arriver… l’architecte sauva sa tête et l’on peut encore voir la fameuse brique aujourd’hui…
Le fort a été construit de manière fort ingénieuse. Première astuce : vu de loin il a l’air beaucoup plus petit qu’il ne l’ait vraiment. Deuxième astuce : des sas impossibles à détecter de l’extérieur peuvent prendre les envahisseurs au piège… les gros méchants barbares n’avaient qu’à bien se tenir!
Aujourd’hui le fort est devenu un parc d’attraction à la chinoise et pourtant j’ai trouvé qu’on se rendait bien compte, en le visitant, de la vie de ses soldats envoyés au fin fond de l’empire pour surveiller un désert d’où pouvait surgir des barbares inconnus… Par contre les photos de promotion du site sont un peu mensongères… le site est certes unique avec ces montagnes enneigés dans le fond mais la plaine est désormais couverte de pylônes électriques… tout de suite le paysage fait beaucoup moins bout du monde…
La grande muraille de Jiayuguan : 20% d’époque
La grand muraille autour du fort (qui n’est pas très grande du tout, juste un mur un peu haut qui traverse la plaine) semble authentique, la partie de la muraille que l’on peut visiter et qui grimpe sur la montagne est elle une reconstitution à 80% … mais une reconstitution qui donne une bonne idée de ce qu’était la muraille à l’époque et qui, en prime, permet de monter à un point de vue super beau (ça grimpe sec et il fait chaud même en Avril… les touristes sont d’ailleurs avertis des risques de problèmes cardiaques… ) sur les montagnes enneigées qui alimentent en eau Jiayuguan… et sur la piste de ski artificielle au pied de la muraille… un contraste qui nous a bien fait sourire…
J’ai finalement zappé le lieu le plus authentique du coin (bouh c’est pas très sérieux tout ça…) : les tombes de Wei Jin (265-420) où l’on peut voir des peintures de la vie quotidienne très bien conservées… Sachant qu’on voit des reproductions au musée du fort, qu’une seule tombe est ouverte au public pour l’instant et que les enfants ne sont pas passionnés par ce genre de visite… je n’y suis pas allée
Message à Jiayuguan : je me souviendrai de toi comme cette ville frontière, cette ville où le contraste entre montagnes enneigées et désert aride est saisissant… et même si j’ai vite réalisé que la belle photo que j’avais vu sur internet n’était tout simplement plus possible (si vous trouvez comment faire cette photo faites-moi signe )…. Passé cette déception, je t’ai aimé Jiayuguan et puis j’arrive même à te prononcer maintenant!
Information pratiques
– Nous avons séjourné dans un des meilleurs hotel de la ville, le Jiaigan Hotel, super moche de l’extérieur mais plutôt bien rénové.. vous pouvez zapper le petit déjeuner il est horrible…
– Si vous cherchez un resto sympa à Jiayuguan, celui-ci est pas mal du tout
– L’entrée au site du fort coute 120 Rmb en haute saison et 60 en basse saison.. à quelques jours près, nous étions encore en basse saison, youpi! Pour monter sur la muraille il y a deux choix, nous avons opté pour l’entrée de la muraille la plus éloignée de la ville, les vues sont plus belles et l’entrée coute 21 Rmb
– Si vous arrivez de Lanzhou, prenez le train grande vitesse, c’est la garantie d’un peu plus de 4h de paysages à couper le souffle... ça vaut vraiment le coup, je n’ai pas vu le trajet passer mais assurez-vous d’avoir des places sur le côté gauche du train pour avoir les plus belles vues (places D, E ou F).
Sympa ce cour d’histoire, un vrais dépaysement
De rien, contente que cela t’ai intéressé
[…] de plusieurs millénaires mais n’est qu’une butte en terre comme c’est le cas à Jiayuguan par exemple. Il n’existe d’ailleurs plusieurs murailles en Chine, celle qui longe le […]
[…] La muraille de Jiayuguan parce que la muraille de Chine c’est mythique pour petit G, on a bien essayé de voir si des […]