Naoshima est une petite ile de la mer intérieure du Japon entièrement dédiée à l’art moderne. L’ile était sur ma « to do list » depuis longtemps mais j’avais fini par quitter le Japon sans y être allée, un peu loin, un peu cher…. bref Naoshima était resté dans un coin de mon cerveau … 4 ans plus tard de retour au Japon pour passer une semaine à Shikoku, l’occasion se présente enfin, Naoshima me voilà ! Verdict ? J’ai adoré ma journée sur l’ile, le vélo, les œuvres d’art, l’atmosphère, les paysages… seul petit bémol, les photos sont interdites presque partout, résultat un peu de frustration et un article pas aussi illustré que je l’aurais souhaité…
Noashima pour les junkies de l’art moderne mais pas que…
Retour 20 ans en arrière, le propriétaire du groupe Bennesse (un groupe de publication japonais) décide d’exposer sa collection dans une petite ile perdue dans la mer intérieure du Japon, une petite ile de pêcheurs qui se vidait peu à peu et que personne ne connaissait. Aujourd’hui Naoshima est devenue un lieu incontournable de l’art moderne au Japon et a retrouvé sa vitalité… Un beau succès !
C’est Tadao Endo, l’architecte japonais le plus connu au monde, qui l’a aidé à réaliser ce tour de force en créant de nombreux musées, musées qui exposent entre autres des Monet, Giacometti, James Turrell, Walter de Maria…. tout en laissant la part belle à de nombreux autres artistes et architectes moins connus du grand public.
Pas besoin d’être un fin connaisseur d’art moderne pour apprécier l’ile, car ici nous sommes plus dans l’expérience que dans la contemplation de tableaux en silence…. On loue un vélo, on se balade dans la campagne, on fait une petite pause pour admirer une œuvre avec comme toile de fond la mer, on repart, on visite un petit musée, deux coups de pédales plus loin on tombe nez à nez avec une citrouille géante… bref, je suis loin d’être une experte en art moderne mais j’avoue avoir été bluffée par certaines expériences et conquise par le concept !
Le petit village de Honmura a été remis au goût du jour !
Notre vélo électrique (la découverte du séjour… j’avais l’impression de voler malgré les 18 kilos d’enfant dans mon dos…) nous emmène tout d’abord dans le petit village de Honmura où 6 maisons traditionnelles japonaises ont été remises au goût du jour. De l’extérieur on ne remarque presque rien, une jolie maison japonaise comme il y en a beaucoup… c’est à l’intérieur que tout se passe….
Cela va de Minamidera où l’on joue avec la perception de la lumière, à Kadoya où est exposé une piscine remplie de LED, piscine dans laquelle petit A décida de mettre les pieds… (difficile d’expliquer qu’une piscine qui brille est une œuvre d’art qu’il ne faut pas toucher… les gardiens du temple nous ont sauté dessus…), à Ishibashi et sa cascade étonnante ou encore à Haisha une maison de bric et de broc qui était jadis la maison du dentiste… Honmura a été notre partie préférée de l’ile, sans doute parce que l’art y est vraiment non conventionnel, sans doute parce qu’il se nourrit de demeures japonaises traditionnelles et puis parce que c’est très sympa de déambuler dans un joli petit village japonais à la découverte de la prochaine œuvre.
La zone Bennesse Art : art enfermé versus art en plein air
Nous remontons sur notre vélo électrique, direction le Musée-Hôtel hors de prix de Bennesse House.. Et que voyons-nous tout de suite? Je vous le donne en mille, cette fameuse Citrouille, véritable icône de l’ile dont j’avais déjà vu bien des photos… on la doit à une japonaise mi folle, mi déjantée, la fameuse Yayoi Kusama (son histoire ici est plutôt intéressante) . Là forcément on prend la pause… c’est quand même pas tous les jours qu’on peut faire une photo de famille à côté d’une citrouille géante jaune à points noirs….
Toute cette partie de l’ile est couverte d’art exposé en plein air, j’ai trouvé ça plus sympa que le musée de Bennesse House ou le musée Lee Olan (un artiste Coréen) qui se sont finalement révélés un peu trop conventionnels pour l’ile ! Le Chichibu Art museum, lui, fut par contre le clou de cette partie de l’ile. C’est une espèce de bunker où chaque pièce présente une seule œuvre, difficile d’expliquer avec des mots cette visite, je n’ai pas toujours trouvé toutes les œuvres belles mais je les ait toutes trouvées intrigantes, immenses, uniques... et pour se remettre des toutes ces émotions, direction la cafétéria d’où les vues sur la mer intérieure sont incroyables…
Naoshima me semblait être une destination un peu difficile, je me trompais, il y a un certains nombres de visiteurs étrangers, l’anglais est un peu parlé et le dépliant est très bien fait… les iles voisines sont, elles beaucoup moins visitées par les étrangers et tout devient plus difficile… je suis sure que mon article sur Teshima de la semaine prochaine va beaucoup vous servir!
Naoshima et ses informations pratiques
– Les musées de l’ile sont fermés les lundis, donc bien le prévoir dans son programme.
– La location de vélo se fait à la sortie du ferry, si vous voulez louer un vélo avec siège enfants, allez à Little Plum, pensez a réserver si vous y allez en haute saison
– Déjeuner au village de Honmura, il y a quelques petits restos pas chers et très bons, sinon vous devrez vous contenter de la bouffe hors de prix et pas franchement appétissante des musées. Nous voulions déjeuner au cat cafe qui était fermé, du coup nous nous sommes rabattus sur le restaurant végétarien Aisunao
– Nous avons choisi de dormir à Takamatsu mais si vous voulez dormir sur l’ile vous avez le choix entre les chambres hors de prix de Bennesse House ou des petites auberges locales un peu plus raisonnables. Les yourtes de Tsutsujiso non loin du Bennesse House semblent être un bon compromis
– Naoshima a son onsen version art moderne non loin du ferry, une expérience qui avait l’air sympa, malheureusement on a manqué de temps (vous trouverez facilement, le bâtiment est difficile à manquer)
– Les billets d’entrée sont hors de prix, si vous visitez tout vous en aurez pour exactement 5860 Yen par personne (ça c’est de l’exactitude) soit quand même 43 euros…
Je comprends tellement ta frustration en ce qui concerne les photos. Le Japon a quand même souvent cette faculté à interdire les photos dans des endroits qui mériteraient d’être immortalisé….
Ah, ah… et oui le Japon a des côtés énervants des fois… surtout quand on y habite longtemps… les règles débiles me rendaient folles à l’époque 🙂