En arrivant au monastère de Labrang, j’ai eu l’impression d’arriver dans un autre monde… j’ai débarqué, en seulement quelques heures de voiture depuis l’une des grandes villes chinoises, au fin fond du Tibet! Ici les animaux se baladent en liberté dans les rues, ici les pèlerins tibétains remplissent les commerces, ici les robes rouges des moines colorent la ville … et ici point de touristes occidentaux, nous n’en croiserons que quelques-uns durant notre séjour.
Je suis à plus de 3000 mètres, là où la respiration est courte, là où il fait encore froid en cette fin Avril, là où tout le monde porte cette veste tibétaine à longues manches… je ne suis plus en Chine, je suis au Tibet.
Histoire du monastère de Labrang
Labrang est un des monastères tibétains les plus importants de cette région de Chine. Il a été créé en 1709, il a vite pris de l’importance et est devenu le centre d’un pouvoir tibétain qui essayait de conserver son autonomie au travers des conflits de l’histoire. Au début du siècle dernier, le monastère a compté jusqu’à 4000 moines, et puis la révolution culturelle est passée par là, le monastère a été longtemps fermé pour rouvrir dans les années 80. Les moines l’ont vite repeuplé mais en nombre plus limité (limite mise en place par le gouvernement). Labrang est encore aujourd’hui le plus grand monastère tibétain hors du Tibet, il a d’ailleurs fait parler de lui récemment lors des émeutes à Lhassa, plusieurs moines s’y sont immolés et l’accès au temple a été fermé pendant quelque temps.
Labrang ne se visite pas, il se vit
Le monastère de Labrang est très étendu, c’est une véritable petite ville qui côtoie la ville « à la chinoise » moche et neuve. Labrang ne se visite pas vraiment (même si une visite organisée plutôt décevante est une option, voir dans les informations pratiques), Labrang se vit au rythme de la vie des pèlerins et des moines. J’ai aimé suivre les pèlerins sur les 3 kilomètres de la Kora (le pèlerinage) en faisant tourner avec eux les moulins à prière, j’ai aimé me promener le matin dans les différents halls de prière, j’ai aimé assister au rassemblement dans le hall principal, j’ai aimé grimper pour admirer la vue sur cette ville-monastère…. Mais plus que tout j’ai aimé voir petit G jouer au foot-rugby avec les moines, petit A jouer aux petites voitures devant le grand lama ou encore récolter les bonbons des pèlerins… et tout ça au milieu des rires et des sourires…
Vous l’aurez compris, Labrang m’a charmée par son authenticité, pourvu qu’elle perdure !
Les herbages, le territoire des nomades
Tous ces pèlerins que nous avons croisés à Labrang sont des nomades tibétains qui vivent sur des herbages en haute altitude… je me devais d’aller voir où ils habitaient en allant visiter les Ganjia Grassland. Une chose est sure les nomades ont de l’espace, de l’air frais et des vues incroyables sur des montagnes enneigées… avec en prime des marmottes en veux-tu en voilà (petit G a d’ailleurs posé une question absolument essentielle… les tibétains mangent-ils de la marmotte ? Nous n’avons pas pu percer ce secret). C’est beau et c’est désolé mais la vie ne doit pas être tous les jours facile sur ces grands plateaux qui semblent si loin du monde moderne.
Labrang c’était notre petite entorse au cours de ce voyage, à la route de la Soie, une entorse que nous avons ADOREE (au cas où cet article n’était pas encore assez clair)… les nouvelles infrastructures touristiques, la belle route facile depuis Lanzhou, autant d’indices annonçant que les touristes chinois ne vont pas tarder à débarquer, dépêchez-vous ou venez en plein hiver… vous serez tranquilles !
Informations pratiques
– Accès : Depuis Lanzhou, 185 km d’autoroute avec des paysages magnifiques. On met 2H30 si la sortie de Lanzhou n’est pas trop problématique puis 30 minutes de bonne nationale … l’accès à Xiahe est devenu plutôt confortable et facile.
Vous pouvez vous arrêtez en route à Binglinsi, il faut compter 2H depuis Lanzhou jusqu’au débarcadère, puis une fois la visite effectuée, 2H pour se rendre à Xiahe.
– Attention Xiahe est à 3000 mètres d’altitude, nous y étions fin Avril, il y avait neigé quelques jours avant et il faisait vraiment froid… On était content d’avoir nos anoraks et nos deux épaisseurs de pull… Et pourtant l’hiver est la meilleure période selon moi pour se rendre au monastère de Labrang. Durant l’hiver les nomades font relache et viennent effectuer leur pèlerinage, du coup vous ne croiserez pas un touriste du fait du froid mais beaucoup de pèlerins… C’est aussi à cette période qu’il y a des festivals hauts en couleur.. En été, on nous a dit qu’il n’y avait plus un pèlerin car les tibétains sont occupés sur les pâturages mais plein de touristes…
– La visite guidée de Labrang en anglais est à 10h15 et coute 40 Rmb. Il y en a une autre à 15H15 mais je recommande le matin pour l’animation. Le moine était sympa et a joué avec petit G mais la visite n’était pas très instructive et n’a pas duré très longtemps… du coup on est partis explorer par nous-mêmes. Si vous êtes serrés niveau budget, zappez la visite et explorez tout seul.
– Trois choses à ne pas manquer
1. Etre au temple principal à partir de 11H lorsque pèlerins et moines affluent …un moment vraiment unique.
2. Le pèlerinage qui consiste à faire le tour du monastère avec les pèlerins, 3km bien sympas et plein de rencontres
3. Une petite pause sur le Thangka pour la vue du monastère (pour les photographes, meilleure lumière le matin)
– Je recommande d’aller se promener dans les Grassland, la moins touristique et la plus belle se nomme Ganjia. Un chauffeur pour y aller coute 500 Rmb. Paysages incroyables, vieux villages avec des murs en terre datant de 2000 ans, monastère de Tseshig… pas mal… mais ce que j’ai préféré c’est le sentiment d’immensité, les animaux (dont de nombreuses marmottes) et le pique-nique au milieu de nulle part (emportez en un et demandez au chauffeur de s’arrêter)
[…] https://voyagista.fr/monastere-de-labrang-xiahe-tibet-chine-gansu/ […]
Bonjour Voyagista, J’ai une hésitation entre 2 endroits… Pour faire bref, entre la région de Shangri La et celle de Xiahe. Nous irons au Yunnan et dans le Gansu lors d’un prochain voyage mais faute de temps, il faudra faire des choix. Je peux me tromper mais il me semble que Shangri La vaut le coup si on compte se rendre plus au nord, vers Deqin, Kawa Karpo. Je crains que Shangri La ne soit très surfait. Peut être Labrang est il plus authentique… Je suis déjà allée à Lhassa, c’était il y a 20 ans et je me rends… Lire la suite »
Labrang est beaucoup plus authentique que Shangri La, c’est moins ouvert aux touristes étrangers donc moins confortable mais franchement j’ai un souvenir ému de Labrang alors que Shangri la c’était vraiment la porte d’entrée pour aller plus loin comme tu le dis. Si tu vas à Labrang à Binglinsi qui est super impressionnant et sur le chemin. Sinon ton parcours à l’air top, je connais presque tout sauf Zhangye et Luoping.
Merci Amelie pour ton retour.
Ton blog est super, vraiment !
C’est bien noté pour Labrang. En plus, le nord de Shangri La s’apprécie davantage lors d’un Trek, ce que je préfère éviter (cette fois ci !). Les paysages sont semblables à ceux du Népal que je connais bien, je dois dire…
Donc au Yunnan on « poussera » jusqu’aux gorges du saut du tigre.
Merci c’est gentil, si tu vois des mises à jours nécessaires suite à ton voyage n’hésite pas à les partager